La mob

013Il parait qu’à Brooklyn, le must, c’est de rouler en 103. Mais il ne s’agit pas seulement d’une tendance urbaine-rétro-nostalgique, ici aussi, entre nos talus, la mob a repris du service. Elle est sortie des granges et elle nous fait de nouveau du gringue, à deux roues de damer le pion au scooter et bien décidée à vivre une seconde jeunesse. Il faut dire que la bécane est un objet passionnel. Regardez-la : si vous saviez dessiner, sûr que vous feriez de sacrés crobards. Une ligne en V d’une simplicité confondante, un ensemble sobre et accueillant, un équilibre parfait et débonnaire.

Bien huilées, retapées avec soin, bichonnées, ou simplement entretenues avec un minimum de sérieux, les meules vous emmènent loin. Une fois sur la machine, dans les côtes, dans les virages, au coeur des bourgs, le monde est à vous. Impossible de faire de la vitesse, le paysage se déroule paisiblement, pas un détail qui ne puisse être repéré. Lorsque vous arrivez à destination, vous posez la bécane dans un coin, vous vous décalez tranquillement, votre brêle est posée là, discrète, sans ostentation, vous avez limité les gestes, tranquille, détendu, grâce à votre moteur deux-temps.

La mob nous est familière et nous la regardons avec tendresse parce qu’elle remue quelques souvenirs de jeunesse. Elle va plus vite que le vélo et ne nous laisse pas sur le flanc. Elle est plus pratique que la voiture parce qu’elle se faufile partout et qu’elle permet de ne rien laisser au hasard de ce qui nous entoure. Elle est plus accessible que le scooter grâce à la simplicité de sa mécanique. Cet examen accompli, il parait évident que la mob est le moyen de locomotion idéal pour sillonner notre coin de territoire, s’imposant de fait comme un emblème de Croq and Mob. Le carnet de croquis et les crayons dans les pochettes latérales et roulez jeunesse !

[Nous mobiliserons une équipe technique – des pointures – prête à intervenir en cas de déraillement ou de carburateur poussif.]

cf

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