Croq and Mob in Brocéliande, oh les beaux jours !. Sept grands jours d’aventure collective, sept grands jours à dessiner ensemble, sept grands jours à battre la campagne en mobylette. Sept grands jours et 16 grands artistes qui plaquent le quotidien pour une semaine où rien d’ordinaire n’arrivera, ça nous touche jusque loin et longtemps. Parce que nous avons appris en 2015 que si la pluie tombe, indifférente à la horde des meules, ils dessinent quand même.
Maison endimanchée, chambrée répartie, frigo garni, marmite sur le feu, mécaniques huilées, petites mains couteau suisse pomponnées. Les voilà !. Les retrouvailles ont de plus en plus l’allure d’une cousinade annuelle. On s’embrasse, on s’étreint, on se demande des nouvelles. Il y a ceux qui sont là, année après année. Il y a ceux qu’on a retrouvés au hasard d’un voyage, invités pour la première fois. Et ceux qui devaient venir, mais qu’un pépin de santé oblige à renoncer, alors on pense à eux. Samedi, on était impatients, on avait vaguement le trac, enfin ça ressemblait beaucoup à ça. Il s’est envolé au premier coup de crayon.
Corsaires battant pavillon crobard, dimanche matin, les bécanes larguent le bout du chemin. Le ciel est instable. Possible que la team essuie un grain, possible que ça tangue. A Plélan, les étals ont pourtant l’air printanier. Tiens, des artichauts… Sous le parapluie, un coin de paradis. Dans un recoin, un coin de paradis. Sur la terrasse du Plélanais, un coin de paradis et un bon accueil. Le patron, un admirateur du cancalais Kalvez, fait l’article. Rencontres et photos souvenirs.
Le changement de pacage a le goût du mémorable. Entre Plélan et le village d’arbre et pierre rouge, la giboulée est corsée. « Je me suis dit, ils vont s’arrêter, ils vont se mettre à couvert dans la forêt, mais non, ils continuaient ! « raconte Patou.
Concoret, marché du terroir et de l’artisanat écope, quelques replis, très peu au fond. Lorsque la pluie se décide enfin à arroser notre sol asséché – que même le pissenlit, t’arrivais plus à l’arracher -, nous, les gens de la campagne, restons philosophes et debout devant l’averse.
Rincés jusqu’au calbut, chaussettes « mouillues », corps lessivés, la team campe au bistrot. Pas de belote, mais des « battle » de portraits – j’te croque, tu m’croques, zéro protocole, tout est possible. Le croqueur ne connait pas l’ennui. Et au premier rayon de soleil, il va chercher le croquis dehors, jamais vaincu.
A 19h, yisite guidée de la Maison d’Ernestine, lieu associatif pour petits et grands. Yann Madoré explique : Ernestine Lorand, conteuse gallèse et figure locale, une maison à vendre jusqu’à 7 ans après sa mort, l’envie d’échanges, la levée de fonds, le collectif à Concoret, la cantine du mardi…
Fin de dimanche au Foyer Rural. Soirée latine, au chaud. Los Hijuelos, du flamenco et des silhouettes à croquer. Ce soir, on attend Frank Margerin. « Le colis arrive ». Jean-Luc a le privilège du chauffeur. Quand Frank arrive, au staff, on a les ‘tiags qui zig-zaguent. Clairvoyants sur la chance qui nous est faite. Margerin dans Croq and Mob ! C’est aussi remuant que des Pierre Amoudry, Bonnie-Britt, Gildas Chasseboeuf, Viviane Dautais, Guillaume Duval, Yannick Férien, Catherine Gout, Philippe Kalvez, Bénédicte Klène, Lapin, Lilyan, Cédrine Louise, Mandragore, Elena C.Stanescu et Tazab dans Croq and Mob…
Texte cf – Photos Pascal Glais